Cette série « Paysages Fossilisés » est composé de 4 dessins réalisés au graphite.
Fascinée par l’architecture fonctionnaliste des années 70, j’ai recensé autour de mon atelier, les grandes figures idéologiques de cette période.
Bien que ces images paraissent calquer le monde réel, on constate en les examinant de plus près, qu’ils n’en sont qu’une interprétation. J’interprète ces extractions sur le papier recouvert de graphite. Pour saisir l’entièreté de l’image, le spectateur est amené à se déplacer. Une fois à proximité, il peut distinguer un végétal comme brodé dans la matière. Ce jardin fictif, aux aspects de friche, aurait imposé ses propres règles au temps.
J’ai restitué ces bâtiments existants adaptés à l’importance des enjeux climatiques aujourd’hui en y intégrant une autre perspective ; révéler aux yeux de tous ce qui nous semble invisible. Le graphite est une pierre naturelle, abondamment utilisé dans nos usages industriels pour sa capacité à conduire l’énergie. Pourtant indispensable à notre quotidien elle n’en est pas moins dissimulée, car très présente sous la croûte terrestre et cachés par toutes les enveloppes de nos techniques.
L’incohérence de ces paysages réside dans cet étrange écart entre le monde aveugle que nous pensons habiter et celui, qui grogne sous nos pieds. Il nous apparaît sous la forme d’un hologramme, fictif, impossible, insaisissable, presque post- apocalyptique.
Graphite sur papier marouflé sur bois,
76 cm x 45 cm x 5 mm,
2023, Paris